Pour combattre les discriminations à l’embauche, le gouvernement socialiste a décidé de s’attaquer aux recruteurs.

Pour lutter contre l’apartheid social et ethnique qu’il avait dénoncé après les attentats de janvier dernier, Manuel Valls a sorti de son chapeau une (nouvelle) mesure-choc : la mise en place de « testing ». Un échantillon d’entreprises sera testé pour vérifier la présence de possibles pratiques discriminatoires envers les habitants des « quartiers prioritaires » lors des recrutements. Il est bien connu que les recruteurs ne s’intéressent qu’à la couleur de peau, la religion ou l’adresse du candidat. Le méchant recruteur se moque totalement des qualités, ne se concentre que sur les défauts et pratique la discrimination. Ironie mise à part, cette mesure gadget – qui stigmatise une fois de plus les RH – prouve à quel point nos politiques, de droite et de gauche, ne connaissent pas le monde de l’entreprise.

Pourtant, on pensait que le gouvernement de Manuel Valls était « pro business ». On nous avait vendu avec Emmanuel Macron en porte-drapeau la social-démocratie. Mais le cœur à ses raisons électorales que la raison commence à bien connaître. Montrer du doigt les recruteurs n’a aucun sens. Ils cherchent avant tout le meilleur pour leur entreprise et un talent est un talent qu’il vienne d’un « quartier prioritaire », d’une campagne retirée ou d’une métropole mondialisée. De plus, ce n’est ni les CV anonymes (mesure qui devait arrêter les la pseudo discrimination à l’embauche) ni les tests qui empêcheront les employeurs de choisir leur salarié.

Manuel Valls ne veut pas s’intéresser au véritable frein à l’insertion professionnelle des habitants de ces quartiers. Trop politiquement incorrect. Si ces candidats sont rarement choisis par les recruteurs, c’est que la plupart du temps ils n’ont ni les codes culturels, ni les règles sociales, ni la culture générale suffisante. La faute à l’école qui n’a plus aucune exigence et qui est devenue dans certains quartiers un simple espace de garderie. La faute à certains candidats qui préfèrent invoquer la discrimination plutôt que de se remettre en cause. Il suffit de demander un recruteur de raconter ses « perles » lors du processus (lettre de motivation bourrée de fautes, CV mal fichu, langage non approprié, etc.) pour s’en apercevoir. Et quelquefois le recruteur garde un mauvais souvenir de sa main tendue. Manuel Valls, fidèle à son créneau,  a des réponses appropriées pour chaque problème. Et en 2015, le problème ce sont encore les méchants recruteurs…